Jeudi 25 septembre 2025, 9h30–12h — La Chaire DIALog – Digital Insurance And Long-term risks (Fondation du Risque, Institut Louis Bachelier) a réuni chercheurs et professionnels autour d’un enjeu concret : comment faire évoluer les pratiques actuarielles et d’investissement face au risque climatique.
Ce qui s’est dit
Quentin Guibert (Paris-Dauphine, CEREMADE) a présenté une approche originale pour projeter la mortalité en intégrant la température. L’idée : combiner un modèle stochastique multi-populations de mortalité avec un modèle d’épidémiologie climatique afin de relier fluctuations quotidiennes de température (chaleur comme froid) et variations de mortalité.
- Application aux données françaises (par âge et par sexe) ; mise en évidence d’hétérogénéités régionales.
- Intégration de scénarios GIEC pour quantifier gains/pertes d’espérance de vie et surmortalité lors de vagues de chaleur, avec intervalles de prévision élargis.
- Implication directe : des hypothèses de mortalité dynamiques, mieux traçables, pour la tarification, le provisionnement et les stress tests.
Étienne Raynal (GALEA & Associés) a détaillé une allocation d’actifs averses au risque climatique fondée sur l’apprentissage par renforcement et les modèles de Markov cachés (HMM).
- Détection de régimes de marché et ajustement séquentiel de l’exposition.
- Formalisation d’un “biais climat” explicite dans les portefeuilles (risques physiques et de transition).
- Bénéfice attendu : résilience rendement/risque accrue dans un environnement soumis aux chocs climatiques.
- Les présentations sont disponibles ici : https://chaire-dialog.fr/events/petit-dejeuner-septembre-2025
Pourquoi c’est important pour le secteur
- Sortir du “tout extrapolation du passé” : les extrêmes climatiques bousculent les jeux d’hypothèses. Les tables de mortalité et les modèles doivent intégrer signaux météo/santé et incertitudes climatiques.
- Relier climat et capital : l’allocation d’actifs peut (et doit) porter une aversion mesurable au risque climatique, avec des règles claires et auditables.
- Gouvernance et données : qualité des séries quotidiennes, documentation des hypothèses climatiques, reproductibilité des codes/scénarios et revue de modèles deviennent des piliers de conformité et de pilotage.
Et la suite ?
Les échanges, en salle et en ligne, confirment la nécessité de procédures opérationnelles : mises à jour régulières des modèles, stress tests climatiques, indicateurs traçables pour les comités de risques, et partage de cas d’usage entre pairs.
Plus d'informations sur la Chaire DIALog : www.chaire-dialog.fr